lundi 12 novembre 2012

Changement

Jour 112 - dimanche 11/11/12

Beaucoup disent que l'Inde ne vous laisse pas indemne... C'est vrai, on change. Un proverbe dit "si tu as de la patience l'Inde te la prendra, si tu n'en as pas l'Inde te l'apprendra" (en plus ça sonne tellement bien en Français...).
Le changement n'est pas forcément violent, il est juste en profondeur.
L'Inde ça vous gratte tout le vernis que vous appliquez chaque jour : celui pour cacher vos défauts, celui pour faire briller vos qualités, celui pour oublier certaines choses, celui pour rêver d'autres choses... Ca vous épluche totalement et ça vous montre : tiens, ça c'est toi... Ca vous fait réaliser ce que vous êtes, ça vous fait accepter ce que vous êtes, ça vous fait accepter le monde tel quel... Sans plus souhaiter le changer. Non parce que vraiment, changer un truc en Inde c'est plus que mission impossible... Il y a à la fois une telle inertie et une telle énergie.
Oui le premier point qui a beaucoup changé chez moi : la patience/tolérance. Apprendre à "négocier" avec le temps des autres, leur rythme... Crier sur les gens ne changera strictement rien. Demander gentiment non plus. Ils le feront comme ils l'entendent, quand ils le veulent. Mais ça finira pas être fait. Plus ou moins bien.
Patience aussi sur le bruit toujours présent... N'imaginez pas que les voisins baisseront la musique parce que vous ne l'aimez pas. N'imaginez pas que quelqu'un parlera moins fort parce que vous avez mal à la tête... Juste... Habituez-vous. Ou prenez des boules Quies ;-)
La perfection... Oubliez ça ici... Contentez-vous que ça marche, que ça fonctionne. Après tout... Est-ce vraiment nécessaire ? utile ? Si ça marche pourquoi aller plus loin ? (c'est vrai, si écrire en gris clair sur gris foncé pour une présentation est à peu près lisible pourquoi changer ? si laisser les références et liens hypertextes d'un copier-coller sur Wikipédia ne gène pas la lecture, pourquoi les enlever ? hahaha).
L'hygiène... Tant que vous êtes pas malade ça va. Si vous êtes malade... Priez que rien ne s'infecte ou empire... Dur dur dur ici... L'humidité, la poussière, les déchets, la chaleur, la proximité avec tout le monde.
Oh oui la foule... Toujours ce flot de personnes... Toujours en mouvement... Et vous avez intérêt à prendre le pas sinon c'est la noyade et personne ne va vous repêcher !
Mais utilisez cette foule à bon escient : déléguer les tâches, celles peu importantes. Il y aura toujours quelqu'un prêt à le faire, moyennant une petite rémunération ou autre. Faîtes marcher votre réseau : apprenez à tisser une toile de contacts un peu partout, et tirer les ficelles quand le besoin se présente. Ooooh c'est tellement efficace si vous saviez... Mais pour cela vous avez besoin de savoir déléguer et d'une bonne dose de patience et d'anticipation.

Suis-je plus patiente et tolérante ? Sûrement !
Suis-je moins perfectionniste ? Mmmm... Ca dépend sur quoi, mais disons que je me donne plus de liberté et relativise beaucoup plus. Peut-être est-ce plus facile à vivre pour les autres maintenant.
Suis-je plus encline à laisser les autres faire ? Oh oui, mais toujours avec un oeil dessus pour surveiller.

Mais une chose est certaine. J'ai encore beaucoup à apprendre. A découvrir. Je veux continuer d'explorer : le monde, moi, les gens...
Je ne me sens pas vraiment prête à replonger dans une vie "automatisée" pour l'instant. J'y reviendrai c'est sûr ! Pourtant... L'instabilité ici apporte une stabilité intérieure que je cherchais depuis longtemps. Un certain calme. Une certaine paix intérieure. Je peux avancer seule, à mon rythme. Rassurez-vous je suis loin d'être "illuminée" ou future adepte d'une divinité locale ou membre d'un Ashram. Je reste toujours Cécile. Un peu plus sage peut-être. Un peu plus aventureuse aussi OK (cf l'article d'hier hahaha).
Je ne sais toujours pas vraiment où je vais, mais je sais définitivement où je ne veux pas aller : c'est déjà ça. J'ai appris à dire "non" aux choses qui ne me conviennent pas. J'ai appris à apprécier les choses que d'un premier regard je n'aurai pas aimées aussi...
Je crois que je grandis (Hey, j'y pense maintenant : vous vous rendez compte que ça fait presqu'un semestre entier que j'ai pas touché à un jeu vidéo... Et que ça me manque pas du tout........ hahahaha
Aussi je me suis raccordée avec la musique, les instruments.)
Je crois que je prends un certain recul.
Je crois que je ne comprendrais plus certaines personnes quand je rentrerai, mais qu'aussi je serai capable d'en redécouvrir d'autres.


 "No matter what road I travel, I'm going home"

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